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Publicité mensongère et greenwashing : les nouveaux risques liés à la durabilité

Promettre un produit « durable », « écoresponsable » ou « réparable » est devenu un argument marketing incontournable. Mais attention : la loi encadre désormais strictement ces allégations. Depuis 2021, et plus encore avec les textes européens de 2024, les entreprises qui enjolivent la réalité s’exposent à des sanctions lourdes pour pratique commerciale trompeuse ou greenwashing. Et si, en plus, le produit est conçu pour ne pas durer, c’est la double peine : tromperie + obsolescence programmée.


1. Ce que dit la loi : durabilité, réparabilité et publicité sous surveillance

Des allégations environnementales strictement encadrées

Depuis le décret n° 2022-748 du 29 avril 2022, les entreprises doivent justifier toute allégation environnementale. Cela concerne :

  • Les mentions comme « durable », « écoresponsable », « respectueux de l’environnement »,
  • Les labels écologiques non certifiés,
  • Les promesses de réparabilité ou de recyclabilité.

📌 Exemple : Une marque qui affirme que son produit est « 100 % recyclable » sans preuve technique ni certification s’expose à une amende administrative.

L’obligation d’afficher les indices de réparabilité et de durabilité

Les fabricants et distributeurs doivent afficher :

  • L’indice de réparabilité (depuis 2021),
  • L’indice de durabilité (progressivement déployé depuis 2024).

Ces indices doivent être visibles en magasin et en ligne, accompagnés des grilles de notation.

📌 Exemple : Un vendeur de téléviseurs doit afficher l’indice de durabilité à partir du 7 janvier 2025, sous peine de sanction.

L’articulation avec le droit européen

La directive (UE) 2024/825 modifiant la directive 2005/29/CE interdit désormais :

  • L’omission d’informations sur les fonctionnalités limitant la durabilité,
  • L’usage de labels non certifiés,
  • Les allégations environnementales sans preuve.

📌 Exemple : Une entreprise qui vante la neutralité carbone de ses produits sans base scientifique vérifiable peut être sanctionnée pour greenwashing.


2. Les risques juridiques : tromperie, obsolescence et sanctions cumulées

La pratique commerciale trompeuse

L’article L. 121-2 du Code de la consommation interdit toute présentation fausse ou de nature à induire en erreur, notamment sur :

  • Les caractéristiques essentielles du produit,
  • Sa durabilité, sa réparabilité, sa composition,
  • Les conditions de garantie ou de service après-vente.

📌 Exemple : Une publicité affirmant qu’un appareil est « conçu pour durer 10 ans » alors que les pièces ne sont disponibles que 2 ans est trompeuse.

Le cumul avec l’obsolescence programmée

Si la publicité masque une stratégie de réduction volontaire de la durée de vie, l’entreprise peut être poursuivie à la fois pour tromperie et pour obsolescence programmée.

📌 Exemple : Une entreprise qui vante la robustesse d’un produit tout en empêchant sa réparation hors réseau agréé s’expose à une double sanction.

Les sanctions encourues

  • Tromperie : 2 ans de prison et 300 000 € d’amende (article L. 132-2 du Code de la consommation),
  • Obsolescence programmée : mêmes peines, avec possibilité d’amende jusqu’à 5 % du chiffre d’affaires annuel,
  • Amendes administratives : jusqu’à 15 000 € pour les personnes morales en cas de manquement à l’affichage des indices.

📌 Exemple : Une entreprise condamnée pour avoir utilisé un faux label écologique sur ses emballages a écopé d’une amende de 100 000 €.


3. Prévenir les litiges : encadrer sa communication et sécuriser ses engagements

Auditer ses supports de communication

Avant toute campagne, il est essentiel de :

  • Vérifier la véracité des allégations environnementales,
  • Supprimer les mentions vagues ou non vérifiables,
  • S’assurer que les visuels ne créent pas d’ambiguïté.

📌 Exemple : Remplacer « produit écoresponsable » par « produit contenant 80 % de plastique recyclé, certifié par [nom du label] ».

Contractualiser les engagements de durabilité

Les engagements pris dans la publicité doivent être intégrés dans les contrats, notamment :

  • Les garanties de réparabilité,
  • Les durées de disponibilité des pièces,
  • Les conditions de mise à jour logicielle.

📌 Exemple : Un contrat de vente peut prévoir une clause garantissant la fourniture de pièces détachées pendant 7 ans, conformément à la promesse marketing.

Mettre en place une stratégie de négociation préventive

En cas de litige, il est crucial d’avoir :

  • Des preuves de la véracité des allégations (tests, certifications),
  • Des procédures internes de validation des messages marketing,
  • Une stratégie de réponse rapide en cas de mise en cause.

📌 Exemple : Une entreprise attaquée pour greenwashing peut produire un audit indépendant prouvant la conformité de ses allégations.


La durabilité est devenue un argument de vente… mais aussi un terrain juridique à haut risque. Les entreprises doivent désormais prouver ce qu’elles affirment, sous peine de sanctions sévères. En encadrant leur communication, en contractualisant leurs engagements et en anticipant les litiges, elles peuvent transformer la contrainte en avantage stratégique.


🔗 Sources officielles

  • https://www.legifrance.gouv.fr/codes/article_lc/LEGIARTI000043507884
  • https://www.legifrance.gouv.fr/codes/article_lc/LEGIARTI000006069576
  • https://www.legifrance.gouv.fr/jorf/id/JORFTEXT000045685329
  • https://eur-lex.europa.eu/legal-content/FR/TXT/?uri=CELEX%3A32024L0825

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📩 Vous avez une question ? Parlons-en, tout simplement.

Contact : martin@lacour-avocat.fr


🎤 FAQ

  1. C’est quoi une publicité mensongère ?
    C’est une publicité qui présente de manière fausse ou trompeuse les caractéristiques d’un produit.
  2. Le greenwashing est-il interdit ?
    Oui, c’est une pratique commerciale trompeuse sanctionnée par la loi.
  3. Quels mots sont risqués dans une publicité ?
    Des termes comme « durable », « écoresponsable », « écologique » s’ils ne sont pas justifiés.
  4. Faut-il prouver les allégations environnementales ?
    Oui, toute allégation doit être fondée sur des preuves vérifiables.
  5. Qu’est-ce qu’un label non certifié ?
    Un label inventé par l’entreprise elle-même, sans reconnaissance officielle.
  6. Peut-on afficher un label maison ?
    Oui, mais il ne doit pas induire en erreur ni imiter un label officiel.
  7. Qu’est-ce que l’indice de réparabilité ?
    Un score sur 10 qui évalue la facilité de réparation d’un produit.
  8. Quels produits doivent afficher un indice de réparabilité ?
    Smartphones, ordinateurs portables, téléviseurs, lave-linge, etc.
  9. Qu’est-ce que l’indice de durabilité ?
    Un nouvel indicateur qui évalue la robustesse et la longévité d’un produit.
  10. Quand l’indice de durabilité devient-il obligatoire ?
    À partir de 2025 pour certains produits comme les téléviseurs et lave-linge.
  11. Peut-on être sanctionné pour une publicité exagérée ?
    Oui, si elle induit le consommateur en erreur.
  12. Quelles sont les sanctions pour publicité trompeuse ?
    Jusqu’à 2 ans de prison et 300 000 € d’amende.
  13. Et pour une entreprise ?
    Jusqu’à 1,5 million d’euros ou 5 % du chiffre d’affaires annuel.
  14. Peut-on cumuler les sanctions ?
    Oui, en cas de tromperie + obsolescence programmée.
  15. Comment prouver qu’une publicité est mensongère ?
    Par des tests, des expertises, ou l’absence de preuve de l’allégation.
  16. Une publicité peut-elle être attaquée par une association ?
    Oui, via une action de groupe.
  17. Peut-on être poursuivi sans plainte ?
    Oui, l’administration peut agir d’office.
  18. Comment sécuriser ses campagnes marketing ?
    En validant chaque message avec un juriste et en conservant les preuves.
  19. Peut-on utiliser des visuels écologiques ?
    Oui, mais ils ne doivent pas induire en erreur.
  20. Est-ce que les influenceurs sont concernés ?
    Oui, ils doivent aussi respecter les règles de transparence.
  21. Peut-on dire qu’un produit est « bon pour la planète » ?
    Seulement si cela est objectivement démontrable.
  22. Qu’est-ce qu’une pratique commerciale trompeuse ?
    C’est une action ou omission qui induit le consommateur en erreur.
  23. Peut-on faire de la publicité comparative sur la durabilité ?
    Oui, si elle est loyale, vérifiable et non dénigrante.
  24. Est-ce que les marketplaces sont responsables ?
    Oui, si elles ne vérifient pas les informations affichées.
  25. Peut-on corriger une publicité après coup ?
    Oui, mais cela n’efface pas nécessairement la faute initiale.
  26. Comment réagir à une mise en cause pour greenwashing ?
    Fournir les preuves, corriger la communication, et négocier si nécessaire.
  27. Peut-on être poursuivi pour une publicité ancienne ?
    Oui, si elle a encore des effets ou si elle a été diffusée récemment.
  28. Est-ce que les mentions légales suffisent à se protéger ?
    Non, elles ne dispensent pas de respecter la loi.
  29. Peut-on faire valider ses publicités par une autorité ?
    Oui, certains labels ou organismes peuvent certifier vos allégations.
  30. Comment intégrer la durabilité dans sa stratégie marketing ?
    En travaillant avec des experts, en formant ses équipes, et en contractualisant les engagements.

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